La trachéostomie médiastinale antérieure (TMA) est une intervention d’exception, mise en œuvre après résection extensive des lésions (en règle, tumorales) de la trachée proximale.

Elle peut être faite : (1) de manière isolée, chez un patient préalablement laryngectomisé ; (2) après trachéolaryngectomie ; (3) après éviscération cervicale complète (pharyngolaryngo-œsophagectomie).

La voie d’abord est une cervicotomie combinée à une manubriectomie, qui autorise la dissection de la voie aérienne proximale et la résection tumorale (incluant, le cas échéant la glande thyroïde). Lorsqu’il existe une atteinte concomitante de l’œsophage, est associée une œsophagectomie transhiatale suivie de plastie gastrique ou colique. Après transposition du moignon trachéal en dessous et à droite du tronc artériel brachiocéphalique (TABC), la TMA est construite en utilisant un lambeau musculocutané de pectoralis major en îlot, le muscle créant une interposition entre le TABC et la trachée, tandis que l’apport de l’îlot cutanée évite la tension des sutures au niveau de la membraneuse trachéale.
Dans cette vidéo le moignon trachéal était suffisamment long pour pouvoir être abouché à la peau au-dessus du TABC (cas le moins fréquent).

En colligeant les résultats de la littérature, les meilleures indications qui ressortent sont les suivantes : les récidives stomiales, les invasions trachéales des cancers bien différenciés de la thyroïde et les cancers de la région sous glottiques, (notamment les carcinomes adénoïdes kystiques).
Cependant, dans cette dernière indication, du fait de progrès récents, la chimioradiothérapie concomitante est une option thérapeutique à discuter.